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Nouvelle Recherche

LégendeMasque, tsimshian, Israel Wood Powell
Information supplémentaireUn masque en pierre jumelé à celui-ci est conservé à Paris, au Musée de l'Homme. Séparées pendant plus d'un siècle, les deux pièces ont été réunies au Canada en 1975 pour l'exposition "Images Stone : B.-C.". On a pu à cette occasion constater leurs affinités : les deux représentent un même visage où seule l'expression diffère. Le masque canadien, aux yeux clos, et celui de Paris, aux orbites creusées et arrondies, s'emboîtent l'un dans l'autre. On croit qu'ils étaient autrefois portés pendant une danse naxnox, par laquelle le danseur exprimait un pouvoir personnel. Pour simuler l'animation des yeux, le danseur se retournait rapidement en enlevant le masque extérieur "aveugle", faisant apparaître son "jumeau" aux yeux ou-verts. Dissimulé par son costume, le danseur retenait le masque "aveugle" de la main sans qu'il n'y paraisse. Il lui fallait néanmoins une grande force pour porter, à l'aide d'une embouchure en bois, le masque intérieur de quatre kilo-grammes, bien que des attaches passant dans des trous percés sur son pourtour lui aient quelque peu facilité la tâche. Comme les masques naxnox et les autres objets rituels demeuraient à l'abri des regards lorsqu'ils ne servaient pas, les spectateurs pouvaient croire qu'il existait un seul visage de pierre dont les yeux s'animaient, tel que dans le cas de certains autres masques à transformation en bois. En 1878, William Duncan, missionnaire qui fonda Metlakatla en Colombie-Britannique, mettait en vente le masque en pierre aux yeux ouverts, signalant que celui-ci représentait le "Voleur" et faisait partie d'une paire. Dans la mythologie de la côte nord-ouest, le "Voleur" désigne le Corbeau, héros mythique des Tsimshians, qui aurait volé le soleil pour l'apporter à la rivière Nass et éclairer un monde auparavant plongé dans l'obscurité. Le théâtre de masques aurait pu servir à exprimer le moment dramatique où l'humanité passe des ténèbres à la lumière. Le fait qu'un missionnaire soit associé à l'acquisition de ces objets pourrait indiquer que l'autochtone qui en était propriétaire a jugé leurs pouvoirs incompatibles avec la religion chrétienne. Le masque de Paris a été cédé par le missionnaire à l'explorateur Alphonse Pinart, et donné au Musée de l'Homme en 1881. Israel Wood Powell, sous-commissaire aux affaires indiennes en Colombie-Britannique, a recueilli le masque d'Ottawa en 1879. D'après les notes qu'il a laissées, Powell aurait fait cette acquisition à Kitkatla. Mais on sait que le fonctionnaire ne se rendit pas dans le village cette année-là et, ses papiers étant assez confus, il est probable que le masque provienne d'ailleurs. En fait, les deux pièces pourraient provenir de Port Simpson.





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